mercredi, juillet 25, 2007

Tour de farce

C'est si beau un maillot jaune qui franchit la ligne en vainqueur. Dommage qu'il le fasse sous les sifflets du public.
Sur le podium, Mikael Rasmussen garde ses lunettes. Les sifflets, de nouveau. Il jette son bouquet dans la foule, histoire de contenter les quelques spectateurs qui l'applaudissent. En ce moment, le Danois est à moitié défiguré par une piqure d'abeille à la lèvre. Avec ce bec de chanteur de Jazz et ses besicles vissées sur le nez, il singe bien involontairement un Noir albinos.
Lors de l'interview, il fait profile-bas. Il vente Contador, ses qualités de grimpeur, l'impossibilité de le suivre. Il explique ses gestes d'énervement vis-à-vis des motos par une simple volonté d'équité : il ne voulait pas que le Colombien soit géné lors d'une éventuelle attaque. Sauf que l'accélération victorieuse, c'est lui qui l'a placée.
"La moitée des Danois ne vous voient pas en jaune sur les Champs-Elysées."
(Sous-entendu, il va y avoir une fin prématurée due aux affaires)
Par trois fois le Danois ne comprend pas la question. A la quatrième :
"J'espère qu'aujourd'hui ils ont compris."
Derrière leurs micros, les Laurent Fignon et Thierry Adam n'arrivent pas à s'extasier. C'est pourtant leur métier. "Pas envie".
Pas envie parce qu'il a exploité les failles d'un réglement anti-dopage parfois un peu souple. Alors que les derniers coureurs franchissent la ligne, on apprend que Cristian Moreni, coureur de Cofidis a été pris positif à la testostérone entre Marseille et Montpellier. Commentaire de Sylvain Chavanel, son coéquipié, à l'arrivée : "C'est la fête." Cofidis fait parti des huit équipes qui ont protesté ce matin pour montrer l'existence de deux pelotons.

La fête, donc. On laisse un Danois certainement dopé et assurément grognon gagner un Tour. De l'autre on vire le coureur le plus chevaleresque et le plus talentueux du peloton. Pourquoi exclure Vinokourov? Parce qu'il n'est pas parti au Mexique? Parce que son équipe n'a pas pu s'offrire une transfusion sanguine indétectable? Car auourd'hui, ceux qui se font prendre sont ceux qui n'ont pas les moyens de masquer leur fraude. Vinokourov, blessé, restera celui qui a gagné les deux plus belles étapes. Il restera le panache. Il restera celui qui n'a pas eu de chance au contrôle.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut mon canard!
Dis donc, on te laisse un mois, et tu te mets à bosser ! De "saines colères", comme disait notre amie de la rue de Solférino.
A+ vieux (by mail or phone)

Anonyme a dit…

Vinokourov était positif, Rasmussen sans doute aussi, Cantador on le prouvera. D'après moi, il faut enlever les 25 premiers du pelonton pour trouver un coureur propre.
Mais ne pas oublier que dans le cyclisme, on lutte contre le dopage !
Par exemple, à la coupe du Monde de foot, les italiens ont-ils été controlés ?
Et les rugbymen qui prennent autant de muscles qu'un poulet de batterie et que ça n'étonne personne ?

Le cyclisme, à mes yeux, est victime de sa volonté de nettoyer tout cela. C'est tellement plus tranquille dans les autres sports !

[Exemple : quand ils sont découvert le médecin espagnom fournisseur des produits, il y avait sur sa liste des joueurs de foot de grands clubs espagnols. Les cyclistes sont tombés (Ulrich par exemple) mais les footeux n'ont même pas été analysés ! :-) ].

Kanard a dit…

L'escroquigriffe: Les coups de becs ne se mettent jamais au hasard. Ils sont très saints.

Filaplomb: Oui, il était positif. Il n'est pas question ici de le nier. Mais plutôt de se demander pourquoi lui est tombé, et pas les autres... A qui profite le retrait de Vinokourov? Ou, par conséquence, celui de Kloden? Pas question d'être parano, mais de s'insurger contre une injustice.

D'ailleurs, pourquoi se limiter aux 25 premiers? Cela va certainement plus loin. Je suis d'accord avec toi, le cyclisme trouve car il cherche. Contrairement au football où les testes sanguins sont interdits, et où, franchement, on laisse faire n'importe quoi.

Il suffit d'aller voir les image de Cannavaro se filmant lui-même en train de se doper. Malgré ces preuves, on ne lui a jamais rien dit.