dimanche, juillet 29, 2007

Comment faire d'un défaut un atout

Quel est le rapport entre Trécon, Arnac-la-Poste, Bèze ou encore Corps-Nuds? Se sont toutes des communes françaises. Pas fâchées avec leur nom, elles ont décidées d'en faire un atout. Elles se réunissent tous les ans, lors des rencontres des communes aux noms "burlesques et chantants". Histoire de se faire découvrir mutuellement leurs spécialités locales, mais aussi de faire parler d'elles.

"Une chose singulière les caractérise : plus le nom est chantant et burlesque moins elle compte d'habitants", a expliqué Patrick Lasseube, maire de Saint-Lys. Ainsi, on trouve 73 habitants à Trécon.

Elles étaient cette année réunies dans le Beaujolais. Parmi les vingt-deux autres communes, on trouve également Bellebrune, Beaufou, Bouzillé, Grateloup, Latronche, Montcuq, Sainte-Verge, Saligos ou Poil.

Reste à trouver comment on appelle les habitants.

Edit : Libé vient de publier un papier sur le sujet

mercredi, juillet 25, 2007

Tour de farce

C'est si beau un maillot jaune qui franchit la ligne en vainqueur. Dommage qu'il le fasse sous les sifflets du public.
Sur le podium, Mikael Rasmussen garde ses lunettes. Les sifflets, de nouveau. Il jette son bouquet dans la foule, histoire de contenter les quelques spectateurs qui l'applaudissent. En ce moment, le Danois est à moitié défiguré par une piqure d'abeille à la lèvre. Avec ce bec de chanteur de Jazz et ses besicles vissées sur le nez, il singe bien involontairement un Noir albinos.
Lors de l'interview, il fait profile-bas. Il vente Contador, ses qualités de grimpeur, l'impossibilité de le suivre. Il explique ses gestes d'énervement vis-à-vis des motos par une simple volonté d'équité : il ne voulait pas que le Colombien soit géné lors d'une éventuelle attaque. Sauf que l'accélération victorieuse, c'est lui qui l'a placée.
"La moitée des Danois ne vous voient pas en jaune sur les Champs-Elysées."
(Sous-entendu, il va y avoir une fin prématurée due aux affaires)
Par trois fois le Danois ne comprend pas la question. A la quatrième :
"J'espère qu'aujourd'hui ils ont compris."
Derrière leurs micros, les Laurent Fignon et Thierry Adam n'arrivent pas à s'extasier. C'est pourtant leur métier. "Pas envie".
Pas envie parce qu'il a exploité les failles d'un réglement anti-dopage parfois un peu souple. Alors que les derniers coureurs franchissent la ligne, on apprend que Cristian Moreni, coureur de Cofidis a été pris positif à la testostérone entre Marseille et Montpellier. Commentaire de Sylvain Chavanel, son coéquipié, à l'arrivée : "C'est la fête." Cofidis fait parti des huit équipes qui ont protesté ce matin pour montrer l'existence de deux pelotons.

La fête, donc. On laisse un Danois certainement dopé et assurément grognon gagner un Tour. De l'autre on vire le coureur le plus chevaleresque et le plus talentueux du peloton. Pourquoi exclure Vinokourov? Parce qu'il n'est pas parti au Mexique? Parce que son équipe n'a pas pu s'offrire une transfusion sanguine indétectable? Car auourd'hui, ceux qui se font prendre sont ceux qui n'ont pas les moyens de masquer leur fraude. Vinokourov, blessé, restera celui qui a gagné les deux plus belles étapes. Il restera le panache. Il restera celui qui n'a pas eu de chance au contrôle.

Abandon de blog pour les vacances

A l'instar du sort de nombreux animaux de compagnie, certains n'hésitent plus à abandonner leur cher blog, adopté seulement quelques mois auparavant, avant de partir en vacances. Parmi eux, les hommes politiques figurent en bonne place.

Comme Mikael Rasmussen, tout le monde n'emporte pas son ordinateur au Mexique, certes. Et difficile de publier des messages au camping, à part pour ceux qui auraient choisi les jardin de Paris comme destination estivale. Mais au delà de ces excuses louables, l'abandon de son compagnon électronique traduirait-il une ambition déçue?

Peut-être. On n'imagine pas Lionel Jospin dormir sous une tente depuis le 17 mars. Etrange, à la retraite, on a pourtant le temps. Retour manqué, blog délaissé?

Il en va de même pour Laurent Fabius. Un seul message depuis le 10 juin. Philippe de Villiers l'a abandonné depuis longtemps au fond d'une forêt binaire. Peut-être cela vallait-il mieux pour lui : il donnait peine à voir ce blog famélique, nourri en alternance par deux photos du leader.

Celui de Marie-Georges Buffet n'était de toute manière qu'éphémère. Dominique Voynet a plié bagage depuis longtemps.

Mais y en a-t-il un qui continue? Oui, et même plusieurs. Ceux qui sont encore en course. DSK, par exemple, sur les rails du FMI. Ou encore François Fillon, qui s'amuse à faire visiter Matignon.

Bref, je vais bien, je continue ; je vais mal, j'arrête.

Comme toute règle, il y a une exeption. Un bastion tourangeaux du Net : Renaud Donnedieu de Vabres. Battu aux législatives, évincé du gouvernement, il n'a plus rien à perdre. Du coup, il se relance dans une campagne, celle des municipales. Plusieurs années ministre, il rappelle qu'il n'a jamais oublié sa bonne ville de Tours. Après tout, n'est-il pas resté conseiller municipal, d'opposition? Au moins,lui, croit-il toujours au pouvoir de l'Internet.

mardi, juillet 24, 2007

J'aime pas ma carte

Quoi, elle est pas belle la carte d'électeur ? Pour certains, c'est un fait. Simple bout de carton, moche et insignifiant. Pour d'autres, pire encore, il s'agit d'un symbole à dégrader. Du coup, ils rivalisent d'imagination pour mettre en scène la mise à mort de leur pauvre petite carte.

Les plus malins à ce petit jeu sont certainement les militants royalistes. Si voter n'est pas leur priorité (l'Alliance royale n'a pas assez d'argent pour se présenter), il faut leur reconnaître une certaine créativité. Par exemple avec ce remake du Grand bleu, ou encore avec cette reconstitution historique de la mort de Jeanne d'Arc. Maudit Anglais ! Heu, Français...(Dans les deux cas, c'est à la fin)

On remarquera la présence d'un indépendentiste savoyard. En observant, on s'aperçoit qu'il s'en est servi au moins deux fois. Le petit tricheur.


Petite séquence souvenir avec cette manifestation de buralistes.
(vers 5'20")
Résultat, pas la trace d'une ombre d'un fantôme de buraliste dans les arguments des différents candidats de la campagne. Force est de constater que, point de vue efficacité, ce n'est peut-être pas la bonne méthode.

L'ordre règne

Entre les piétons écrasés et les bavures, les forces de l'ordre se lachent. Récit de la dernière en date sur le blog de Karl Laske de Libération.

dimanche, juillet 08, 2007

En latin dans le texte

+ 1 pour l'intégrisme. Le retour à l'ordre moral est dans l'air du temps. Dénonciation de Mai 68, divination de la valeur travail, tour de visse sur la justice. Les vents conservateurs soufflent sur la société depuis l'Elysée. Voilà maintenant qu'ils vont balayer les maigres forêts religieuses qui boisent encore le paysage catholique européen.

Les lefebvristes ont gagné. Le pape Benoît XVI a donné le motu proprio
autorisant la célébration de la messe en latin selon le rite tridentin. En politique, on balaye les réformes de 68, dans l'Eglise, celles de Vatican II.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Autoriser la célébration traditionnelle, c'est tendre la main à tous les intégristes qui refusaient l'ouverture de Vatican II. C'est avoir un prètre qui célèbre le dos tourné à ses fidèles. C'est entretenir une part de mysticisme avec une langue inconnue. "Cela correspond bien à une vision de la société, selon un prètre catholique. Les sages connaissent et possèdent. Les autres ne peuvent que suivre. C'est donner une vision pyramidale de l'Eglise. Il y a les puissants et les autres. L'Eglise est en ordre, et cela se retranscrit sur la société entière. Cela explique pourquoi les milieux traditionnalistes sont bien souvent composés de royalistes, de militants du Front national ou d'extrème-droite."

"Notre liturgie est au coeur d'un peuple qui vit,
pousuit-il. Tout ce que le Christ a voulu, c'est se mettre au niveau des hommes pour porter son message. Le donner en latin brouille les pistes et ajoute une part de mystère autour de la religion."


Un homme a refusé tout cela. Il s'agit de Monseigneur Lefebvre. Il a refusé Vatican II, et fondé la Fraternité sacerdotale saint Pie X, dans le but de former des prètres. En 1988 il provoque le schisme avec Rome en sacrant quatre évêques. A partir d'aujourd'hui, les adeptes de ses idées pourront pratiquer la messe en latin en toute tranquilité, puisque, selon Libération, "le pape autorise désormais les catholiques à réclamer à leur prêtre de dire la messe, d'être baptisés ou d'être mariés selon l'ancien rite, en vigueur jusqu'en 1969, date où le missel de Paul VI est devenu obligatoire. Si le prêtre refuse, les fidèles peuvent se tourner vers leur évêque, que le pape invite fermement à répondre favorablement à leur requête. Si cette démarche échoue, les fidèles peuvent encore solliciter le Vatican."

C'est ce même pape, alors cardinal Ratzinger, qui en 1988 avait déjà tenté de rallier Marcel Lefebvre. Sans succès. Aujourd'hui il tente de rallier ses héritiers. Mais pour le moment, le schisme demeure puisque l'excomunication est toujours valable.

Vidéo de la prise de soutane de séminaristes. On y apperçoit des éléments de la messe traditionnaliste en latin.

samedi, juillet 07, 2007

7-7-7 = jackpot ?

7 juillet 2007. Aujourd'hui il y a trois sept dans la date : 07/07/07. Une partie des casinos français ont décidé de faire de ce jour le début de la "semaine de la chance", qui s'achèvera le vendredi 13 juillet de la semaine prochaine.
Côté coeur, les astres nous annonce une hausse des mariages ce jour. C'est vrai, et certains magasins spécialisés sur le sujet réalisent jusqu'à 20% de hausse de chiffre d'affaire.
Le sept, chiffre parfais, le sept loué par tout le monde et tous les médias.

Sauf que non, il ne faut pas se fier aux apparences. Selon une numérologue, c'est un grand n'importe quoi qui est fait autour de cette date. On oublie trop vite qu'entre les deux derniers sept se glisse le petit deux du millénaire. 7+7+2+0+0+7=23. Soit l'équivalent de 5 (2+3). Selon elle, une chiffre néfaste pour se marier, ou entreprendre quelque chose.

Dommage que de telles autorités scientifiques viennent assombrir le bonheur général.

vendredi, juillet 06, 2007

Pondre un rapport, ce n'est pas collaborer

François Hollande, dans une vidéo de propagande socialiste (c'est à peu près au milieu), estime que l'ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a le droit de rendre un rapport à Nicolas Sarkozy. Alors c'est bon Jack, vas-y, fonce donner ton avis sur les institutions françaises.

Par contre, participer au gouvernement c'est interdit.

Alors question : un membre du PS peut-il être choisi par un président de droite pour prendre la tête du FMI? Réponse dans le prochain numéro. Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan n'ont pas le droit de jouer.

mercredi, juillet 04, 2007

Produits religieusement corrects

La Société générale va lancer des produits financiers respectants le Coran. Vous avez dit communautarisme ?
Reste à savoir si la banque française va se passer du service de ses employés chrétiens. En effet, pour l'Eglise du Moyen âge, il était rigoureusement interdit de faire de l'argent sur le temps. Autrement dit de pratiquer l'usure, de percevoir des intérêts.
Pourquoi ne pas laisser aux protestants et aux juifs les destinées financières de nos pays ? Pour eux, au moins, pas d'interdit de religion.

mardi, juillet 03, 2007

Cécilia encartée

Petite question posée par le député socialiste René Dosière au Premier ministre François Fillon.


Monsieur René Dosière signale au Premier ministre que, pour la première fois dans l'histoire de la République française, l'épouse du chef de l'Etat gère des fonds publics, puisque désormais elle est titulaire d'une carte de paiement dont les sommes dépensées sont directement débitées sur le compte du Trésor public ouvert à la présidence de la République.

Cette information publiée dans le Canard Enchaîné du 27 juin 2007 a été confirmée par les services de la Présidence. Il aimerait donc savoir à quel titre l'épouse du chef de l'Etat peut gérer l'argent public dans la mesure où elle n'a pas d'existence juridique, selon les termes de la réponse à la question n°4561 publiée au Journal Officiel du 28 novembre 2006, et qu'elle ne fait pas partie des services de la Présidence. Par ailleurs, il aimerait connaître les plafonds de dépenses et de retraits en liquide autorisés pour cette carte de paiement.

Il rappelle que les sommes en cause n'étant soumises à aucun contrôle extérieur, ni de la Cour des comptes, ni du Parlement, de telles pratiques ne peuvent que susciter l'inquiétude de tous ceux que préoccupe la bonne gestion des fonds publics.

C'est pourquoi il renouvelle sa proposition de donner à l'épouse du chef de l'Etat un statut permanent lui permettant d'agir dans le respect des règles juridiques et comptables qui fondent les valeurs républicaines.

lundi, juillet 02, 2007

Quand le carburant prend la même couleur que les billets

L'essence verte part à l'assaut de Wall Street. Rien d'étonnant pour ce type de carburant dont la couleur a toujours été plus proche du dollar que de la chlorophylle.

L'essence à partir du végétal, le Brésil sait en produire depuis longtemps. En 2005, le carburant issu de canne à sucre représentait 40% de la production du pays. Une proportion considérable. Mais qui soulage peut-être plus l'économie du pays que son bilan environnemental : l'efficacité d'un carburant vert se juge sur le bilan énergétique global. Pas sur le seul rejet de CO2 dans l'atmosphère lors de la combustion.

On ne produit pas de l'essence de canne à sucre dans un vulgaire champ. Il faut de grandes étendues, et une consommation d'eau conséquente. Sa production industrielle induit un transport par camion, la centralisation et la transformation en usine. Bref, pour rouler à la canne à sucre, il faut un gros apport énergétique. Les détracteurs de ce type de carburant estiment son bilan écologique nul. Le CO2, gagné en roulant, est perdu lors de la production. Une conclusion énergiquement contesté par ses producteurs.

La Terre n'y gagnerait donc pas grand chose. Ce n'est pas le cas de tout le monde. La centralisation de la transformation nécessite de gros moyens que seuls de grands complexes industriels peuvent mettre en place. Et donc une production qui resterait sous le contrôle des grands groupes pétroliers. La centralisation avantagerait également l'Etat, bénéficiaire de la TIPP. Des intérêts qui concordent.

Au milieu de ces champs de Diester ou d'E85, il y a les partisans d'une production alternative. Pionnière, la communauté de communes du Villeneuvois a décidé de faire rouler sa flotille de véhicules municipaux aux Huiles végétales pures (HVP). Une filière de production de carburant dite "courte", directement du producteur au consommateur. Un filière soutenue par la Confédération paysanne. Le syndicat y voit un moyen d'augmenter sensiblement les revenus des agriculteurs, ainsi qu'une alternative aux jachères imposées par l'Europe. L'idée : remplacer les parcelles en repos par la culture d'oléagineux destinés à la production de carburant. Une alternative combattue par la FNSEA, pour laquelle les HVP ne sont pas une alternative crédible. Deux manières d'appréhender la questions. Deux conceptions de l'économie et de l'environnement.

dimanche, juillet 01, 2007

L'exemple américain

Ah, l'Amérique! Elle fait toujours fantasmer. En avance, décomplexée. Tout est permis. Même de se voir infliger la perpétuité pour un vol de 25 dollars. Une certaine idée du rêve américain.