dimanche, juillet 08, 2007

En latin dans le texte

+ 1 pour l'intégrisme. Le retour à l'ordre moral est dans l'air du temps. Dénonciation de Mai 68, divination de la valeur travail, tour de visse sur la justice. Les vents conservateurs soufflent sur la société depuis l'Elysée. Voilà maintenant qu'ils vont balayer les maigres forêts religieuses qui boisent encore le paysage catholique européen.

Les lefebvristes ont gagné. Le pape Benoît XVI a donné le motu proprio
autorisant la célébration de la messe en latin selon le rite tridentin. En politique, on balaye les réformes de 68, dans l'Eglise, celles de Vatican II.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Autoriser la célébration traditionnelle, c'est tendre la main à tous les intégristes qui refusaient l'ouverture de Vatican II. C'est avoir un prètre qui célèbre le dos tourné à ses fidèles. C'est entretenir une part de mysticisme avec une langue inconnue. "Cela correspond bien à une vision de la société, selon un prètre catholique. Les sages connaissent et possèdent. Les autres ne peuvent que suivre. C'est donner une vision pyramidale de l'Eglise. Il y a les puissants et les autres. L'Eglise est en ordre, et cela se retranscrit sur la société entière. Cela explique pourquoi les milieux traditionnalistes sont bien souvent composés de royalistes, de militants du Front national ou d'extrème-droite."

"Notre liturgie est au coeur d'un peuple qui vit,
pousuit-il. Tout ce que le Christ a voulu, c'est se mettre au niveau des hommes pour porter son message. Le donner en latin brouille les pistes et ajoute une part de mystère autour de la religion."


Un homme a refusé tout cela. Il s'agit de Monseigneur Lefebvre. Il a refusé Vatican II, et fondé la Fraternité sacerdotale saint Pie X, dans le but de former des prètres. En 1988 il provoque le schisme avec Rome en sacrant quatre évêques. A partir d'aujourd'hui, les adeptes de ses idées pourront pratiquer la messe en latin en toute tranquilité, puisque, selon Libération, "le pape autorise désormais les catholiques à réclamer à leur prêtre de dire la messe, d'être baptisés ou d'être mariés selon l'ancien rite, en vigueur jusqu'en 1969, date où le missel de Paul VI est devenu obligatoire. Si le prêtre refuse, les fidèles peuvent se tourner vers leur évêque, que le pape invite fermement à répondre favorablement à leur requête. Si cette démarche échoue, les fidèles peuvent encore solliciter le Vatican."

C'est ce même pape, alors cardinal Ratzinger, qui en 1988 avait déjà tenté de rallier Marcel Lefebvre. Sans succès. Aujourd'hui il tente de rallier ses héritiers. Mais pour le moment, le schisme demeure puisque l'excomunication est toujours valable.

Vidéo de la prise de soutane de séminaristes. On y apperçoit des éléments de la messe traditionnaliste en latin.

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