mercredi, novembre 15, 2006

Dominique de Villepin à Lille

Une heure et demi d'attente, cinq contrôles de carte d'étudiant, une fouille de sac et une grosse bagare pour la moindre place dans l'amphi. Il fallait en vouloir ce mercredi 15 novembre pour assister à la conférence de Dominique de Villepin à Lille. La fac de droit grouille d'étudiants venus des quatre coins de la ville pour écouter le locataire de Matignon.
Aucun ne sait vraiment ce que le Premier ministre vient faire à Lille, et surtout devant eux. C'est par curiosité ou avec la simple envie "de le voir en vrai" qui les a déplacé.

Peu avant 15h, les étudiants membres de l'UNI se placent sur les bancs réservés aux personnalités, ce qui ne manque pas de faire rire la salle. Pierre Maurois s'installe, suivi de tout les notables locaux. Et puis ça y est, il arrive. Energique. Beau. Souriant. Il se prête quelques instants au jeu des photographes, puis entame la conférence.

Dominique de Villepin déroule son discours, brillant, sur la France dans le contexte international, avec un petit accent d'ONU 2003.
"Le premier élément marquant est l'émergence de la Chine. Très puissante, le problème est qu'elle n'a pas encore adopté les mêmes règles sociales et environementales que l'Europe." Il poursuit sur une actualité à laquelle il aime toujours rappeler son implication : " Le second est l'Irak. La guerre était vouée à l'échec. Le pays est aujourd'hui plongé dans une guerre civile. Le monde voulu par les Etats-Unis, un cercle vertueux, ce révèle être un cercle vicieux."
"Il y a souvent des injustices, dans de nombreuses régions du monde, qui se transforment en frustration. Or un monde d'inégalité va vers le désordre."

C'est pour cela que la France et l'Europe doivent reprendre une place importante dans le monde. Pour plusieurs raisons : pour préserver les protections sociales, pour l'émergence d'un "patriotisme économique européen". Thèmes qu'il déroule en presque 3/4 d'heure de discours. Il conclue en regrettant le manque de place donné à l'international dans la campagne politique actuelle.

Arrive le tour des questions. Plates, attendues, carressant l'homme dans le sens du poil. Sauf peut-être celle portant sur la remise de Légion d'honneur à Vladimir Poutine. Dominique de Villepin abandonne alors sa grande vision de la France démocratique aux valeurs universelles pour la ramener au rang de simple petit pays dépendant du gaz. Et de plonger sur une phrase : "Avant de regarder ce qui va mal chez les autres, il faut d'abord se rendre compte ce qui va mal chez soi."

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