Chine. L'année 2004 se termine. L'heure des commémorations du quinzième anniversaire des manifestations de la place Tiananmen approche. Mais le gouvernement n'est pas très enthousiaste. Il n'est pas bon de remettre dans les têtes cette révolution manquée. Il n'est pas bon non plus de rappeler à l'étranger la nature anti-démocratique de ce régime à l'heure où il s'ouvre à l'économie de marché. Pékin se contentera du minimum syndical : spectacle avec invités triés sur le volet. Le gouvernement demande également aux journalistes de ne pas rappeler cet événement dans leurs colonnes.
Dans la province du Hunan, un journaliste refuse ce nouvel abus du pouvoir central. Il se nomme Shi Tao, il est rédacteur en chef du journal Contemporary business news. Pour dénoncer ce diktat, il diffuse sur l'Internet la note que le gouvernement chinois lui a fait parvenir. Elle lui demande de taire l'anniversaire de Tiananmen. Pékin, furieux, demande à Yahoo! de lui fournir l'identité du frondeur. La multinationale s'exécute. Shi Tao est condamné en avril 2005 à dix ans de prison. "Son procès, tenu à huis clos, n’a duré que deux heures. Quelques jours avant son ouverture, l’avocat du journaliste, Guo Guoting, a été interdit d’exercer pendant un an", selon Reporters sans frontières (RSF).
Mardi 7 novembre 2006, RSF donne la possibilité aux internautes d'envoyer au fondateur de Yahoo!, Jerry Yang, un message de protestation. "Parce que cette société a été la première à censurer son propre moteur de recherche pour plaire aux autorités chinoises et collabore depuis des années avec la police qui arrête et condamne des dissidents et des reporters indépendants en Chine."
Entre mardi 11 heures, et mercredi 11 herures, RSF demande aux internautes de venir sur son site. Ils pourront cliquer sur une carte du monde symbolisant les trous noirs de l'Internet. Reprenant la formule utilisée pour le Somment mondial de la Société de l'information (SMSI), il s'agit de montrer que treize pays dans le monde bloquent toute expression libre sur la toile. Et que certaines multinationales les aident.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire